Depuis les années 2010, les microbrasseries du Québec ont connu une croissance fulgurante. Explications en 5 points



1.Une croissance soutenue, mais mieux structurée
En 2025, on recense plus de 330 microbrasseries actives sur le territoire québécois, dont plusieurs situées en région, dans des villages où elles jouent un rôle économique et social clé. Mais contrairement à la course au nombre qui a marqué les années précédentes, l’heure est à la consolidation : plusieurs brasseries optent pour des fusions ou des partenariats, cherchant à mutualiser les ressources sans sacrifier leur identité.
Cette professionnalisation s’accompagne d’un souci accru pour la qualité, tant au niveau des ingrédients que des méthodes de brassage. Le consommateur d’aujourd’hui est mieux informé, plus curieux, et attend davantage qu’un simple produit houblonné : il veut une histoire, un enracinement, une expérience.
2.Des ingrédients qui racontent le territoire
Ce qui distingue la scène brassicole québécoise, c’est son lien étroit avec le terroir. De plus en plus de brasseurs se tournent vers des ingrédients locaux et sauvages :
– Le myrique baumier pour des bières forestières.
– La camerise, l’argousier, les bleuets sauvages, en fermentation spontanée.
– Les champignons séchés pour des stouts profonds aux accents umami.
– Le sirop d’érable bien sûr, mais aussi la sève brute, qui donne une texture unique aux bières saisonnières.
Certains vont plus loin et s’associent à des agriculteurs de leur région pour développer des cultures de houblon ou d’orge sur mesure, réduisant leur empreinte carbone tout en assurant une traçabilité exemplaire.
3.De nouvelles tendances de brassage : audace et raffinement
Si les IPA (India Pale Ale) dominent toujours les ventes, les brasseurs québécois explorent désormais des styles plus pointus :
– Les bières barriquées (vieillies en fût de chêne) s’imposent dans les brasseries haut de gamme.
– Les fermentations mixtes et spontanées, inspirées de la tradition belge, gagnent du terrain.
– Les bières sans alcool artisanales explosent en popularité, rivalisant de finesse avec leurs homologues alcoolisées.
– On observe aussi un retour vers les styles classiques européens (pilsner, lager de fermentation basse, kölsch), mais revisités à la québécoise, avec des levures hybrides et des touches de fruits boréaux.
L’époque où une bière artisanale devait absolument choquer ou saturer le palais semble révolue. Place à la finesse, à l’équilibre et à la cohérence gustative.
4. L’émergence des accords bières et mets
Longtemps considérée comme une boisson de soif, la bière entre désormais dans les restaurants gastronomiques, aux côtés des grands crus. Des sommeliers spécialisés en bière — ou cérèviers — proposent des accords précis et surprenants :
– Une saison au poivre des dunes pour accompagner des pétoncles poêlés.
– Une porter au café et à la mélasse avec un plat de joue de bœuf.
– Une sour aux petits fruits en dessert, avec une ganache au chocolat noir.
Plusieurs festivals, comme Bières et Saveurs de Chambly ou Octenbulle à Mascouche, mettent l’accent sur cette approche sensorielle raffinée. Les chefs collaborent avec des brasseurs pour concevoir des menus sur mesure, et certaines microbrasseries comme Broue Pub Brouhaha, La Souche ou Le BockAle possèdent leur propre cuisine bistronomique.
5.Un vecteur de tourisme local
La bière artisanale est devenue une motivation de voyage à part entière. Des circuits brassicoles voient le jour dans presque toutes les régions :
– La Route des bières de l’Estrie
– Le circuit brassicole de la Côte-Nord
– Les microbrasseries de Lanaudière
Ces parcours permettent aux visiteurs de découvrir à la fois les bières, les paysages et les producteurs. Ce modèle contribue à dynamiser les zones rurales et à créer un tourisme à échelle humaine, souvent axé sur l’écoresponsabilité. En saison estivale, les brasseries deviennent des lieux de vie où se croisent familles, randonneurs, cyclistes et mélomanes lors de spectacles ou d’événements locaux.
La scène brassicole du Québec ne se contente plus d’impressionner par son dynamisme. En 2025, elle s’affirme comme un pilier de la culture culinaire québécoise. Des ingrédients locaux à la gastronomie, en passant par l’écotourisme et l’innovation, la bière artisanale fait bien plus que désaltérer : elle raconte une histoire, celle d’un peuple créatif, enraciné et audacieux. Qu’on l’apprécie en terrasse, en forêt, ou au coin du feu, chaque gorgée devient une célébration du Québec dans ce qu’il a de plus riche.
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